STATUAIRE

Il est rare qu’un château de chasse en pleine campagne soit enrichi d’une statuaire particulièrement intéressante comme au Mesnil Geoffroy. 3 statues et 4 vases d’époque Louis XIV et Louis XV agrémentent le parc à la française. La statue d’un dieu fleuve (la Seine ?) est particulièrement intéressante et vient d’être restaurée. Elle bénéficie d’une histoire émouvante. Le Prince et la Princesse Kayali se sont d’abord attachés à la restauration du château proprement dit qui n’avait pas, il y a 25 ans, la fière allure qu’on lui connait aujourd’hui. Mais la statue d’un dieu marin face à la façade du château les fascinait. Elégance des proportions, force du corps, perfection du modelé du visage, tout était vraiment superbe mais avait besoin d’une importante restauration. La statue en terre cuite se délitait ; les châtelains, prenaient le soin de récupérer chaque petit morceau qui se détachait. Décision fut donc prise en 2014 de procéder à la restauration qui fut faite par Antoine Rouchet, restaurateur granvillais qui confirma la datation de la statue, 17e siècle, et l’œuvre originale d’un grand sculpteur. Les propriétaires firent alors une recherche digne d’un enquête policière aux Archives Nationales, à la Bibliothèque de l’Arsenal etc. Ils trouvèrent que l’on pouvait attribuer cette représentation d’un dieu fleuve à Etienne Le Hongre (mort en 1690) qui a sculpté la représentation de la Seine au Parterre d’Eau à Versailles. Merveilleuse découverte qui maintenant bénéficie d’un partenariat d’archives avec le château de Versailles. Une superbe aventure !
Une statue de Vénus est aussi un original. En 1776, le sculpteur Allegrain fit cette statue à la demande du Marquis de Marigny, frère de Madame de Pompadour. Ce serait la première épreuve en terre cuite. Ce modèle a eu très vite un grand succès et Allegrain en fit pluisieurs épreuves dont une en marbre qui est maintenant au Louvre.

Une statue de la demi-déesse, Erigone, du 17e siècle, en pierre, est en cours d’attribution.